Cette fois, elle n’avait pas pu y couper et Eddy la traîna hors de son appartement pour, selon ses dires, « une soirée de folie »…

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Et ce fut effectivement une soirée de folie, quand elle rentra à trois heures du matin, elle se demanda comment elle pouvait encore mettre un pied devant l’autre. Où se trouvait le sol ? Où se trouvait le plafond ? Elle n’en savait fichtrement rien. Elle rampa jusqu’à sa porte avant de s’asseoir sur le sol, incapable de mettre la clef dans la serrure. Elle ferma les yeux.

Juste un instant avant de rentrer à la maison. Juste un instant… un instant, pensa-t-elle en posant sa tête contre le mur glacial.

<Jour 16                                                                                                                                     Jour 18>

-         -  Il est tard. On devrait commander des sushis, qu’est-ce que tu en penses Tammy ?

-          - Hmmm… si tu veux dit l’intéressée sans lever les yeux de son livre de physiques appliquées.

-          - Je ne sais vraiment pas comment tu fais, dit-il en jetant un coup d’œil aux formules complexes qui s’étalaient sur les pages.

-         - Je fais, c’est tout.

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Quand le livreur sonna à la porte, le jeune homme se leva d’un bond :

-         - Laisse, j’y vais.

-        - J’ai de l’argent dans mon porte-monnaie, tu n’as qu’à te servir pour payer le repas, marmonna la jeune femme.

Eddy leva les deux pouces en l’air avant de se diriger vers la porte. Le livreur piétinait, impatient de repartir pour continuer sa tournée :

-          - Tenez. Ça vous fera 26,30€.

-         -  Pas de soucis, voilà pour vous, dit Eddy en lui donnant l’argent.

Le livreur lui tendit le sac de nourriture et avait pratiquement déjà tourné les talons, quand il mentionna :

-        -  Au fait, vous avez un truc accroché à votre porte, dit-il par-dessus son épaule en montrant le post-it de son pouce.

-          - Oh, merci.

L’odeur de la nourriture chatouilla les narines de Tamara faisant protester son estomac qui n’avait rien reçu depuis le matin. Mais en levant les yeux, elle eut la mauvaise surprise de voir Eddy revenir, un post-it bleu entre les doigts. Il était en train de lire la note. Elle se précipita sur lui pour la lui arracher :

-          - Non mais oh ! Dis donc, je ne te permets pas !

-          - Alors comme ça, MADEMOISELLE Tamara à un admirateur secret et elle ne m’en parle même pas ? dit-il en gloussant

-          - Arrête, c’est précisément pour ça que je ne voulais pas t’en parler, dit-elle en rougissant.

-         -  Mais je suis ton meilleur ami ou pas ? Je n’y crois pas…

-         -  C’est rien… je t’assure.

-          - Ça n’en a pas l’air en tout cas, s’amusa-t-il en gloussant de plus belle

-         -  Arrête andouille.

Elle attrapa un coussin sur le canapé et faisant fi des hurlements hystériques de son ami, se mit à le frapper en le poursuivant dans tout l’appartement. Le papier bleu alla s’envoler sur le tapis et laissant apparaître une écriture fine et élégante, légèrement penchée :

<Jour 15                                                                                                                                    Jour 17>

En lisant le mot, Tamara passa en revue les personnes qu’elle avait croisées ce matin-là, mais aucun visage ne lui était resté en mémoire. En soupirant de frustration, elle se tourna vers le couloir vide et dit d’une voix forte :

-        -  Il faudra bien te décider un jour ou l’autre !

Mais elle ne réussit qu’à faire sursauter sa vieille voisine âgée qui, au même moment, ouvrait sa porte pour faire sortir son chat.

-   - Désolée Madame LEVI, dit-elle en rentrant précipitamment dans son appartement.

     <Jour 14                                                                                                                                     Jour 16>

Ce jour n’échappa pas à la règle qui s’était établie depuis bientôt deux semaines, et Tamara décrocha le bout de papier bleu fixé à sa porte :

-          Il ne tient qu’à toi à ce qu’on fasse connaissance… dit-elle à haute voix,

Elle parlait un peu pour elle-même, car il n’y avait bien évidemment personne dans le couloir.

<Jour 14                                                                                                                                     Jour 15>

Le lundi était toujours un jour difficile pour Tamara et quand enfin elle put rentrer, elle en aurait pleuré de soulagement. En plongeant la main dans la poche de son jean pour se protéger du froid mordant, ses doigts rencontrèrent un bout de papier plié. Surprise, elle se demanda ce que c’était avant de le sortir.

Oh, j’avais oublié, pensa-t-elle en le dépliant.

Un sourire voltigea sur ses lèvres et elle remit le papier dans sa poche avant de poursuivre son chemin jusqu’à l’arrêt de bus.

Un nouveau post-it l’attendait à son arrivée à l’appartement et en souriant d’anticipation, elle le décrocha avant d’y jeter un œil :

-          J’aimerais bien savoir qui tu es surtout… dit-elle à mi-voix en ouvrant la porte de son appartement.

<Jour 12                                                                                                                                     Jour 14>